Qu’est-ce que la prostate ?
La prostate > Rôle des hormones mâles
Généralités
Les hormones mâles sont aussi appelées androgènes. La testostérone (image 9) et la di-hydro-testostérone (DHT) sont parmi les androgènes les plus connus. La DHT est le plus puissant des androgènes produit naturellement par l’organisme et agit comme tous les androgènes en se liant aux récepteurs aux androgènes [AR] (image 10). Les hommes produisent également, en moindre quantité, des oestrogènes, hormones féminines par excellence. Le rapport oestrogènes/androgènes se modifie avec l’âge et ce changement a été étudié comme une des voies possibles facilitant l’émergence du cancer de la prostate. Depuis longtemps, les récepteurs aux androgènes ont été incriminés comme acteur de la progression du cancer de la prostate soit par le biais de mutations génétiques modifiant leurs fonctions soit par un processus d’amplification génique où le nombre de copies du gène AR permettant la production de récepteurs augmentent de manière considérable.
Image 10 : Structure moléculaire 3D du récepteur aux androgènes (AR)
Activités androgéniques
Très tôt dans la vie, les androgènes jouent un rôle majeur dans le développement de nos organes sexuels. Durant la puberté, la “virilisation” représente l’expression des caractéristiques sexuelles secondaires liées à l’action des androgènes. Cette transformation inclut la pilosité faciale, du torse et du reste du corps, une forme affinée du bassin, une musculation renforcée du thorax et une capacité de développement musculaire supérieure aux femmes telle que la puissance musculaire par action anabolique, et enfin une modification de la composition corporelle. Les androgènes agissent également sur le ton de la voix et les mécanismes neuro-cérébraux favorisant la motivation (effet psycho-stimulant), la mobilisation de l’énergie (résistance à la fatigue), l’agressivité et aussi la libido. Enfin, les androgènes jouent également un rôle central dans l’initiation et le maintien de la spermatogenèse. Au cours de la vie, la sécrétion de testostérone évolue. Elle augmente pour atteindre un pic entre 30 et 45 ans, puis décroît progressivement pour atteindre de nouveau son niveau de la pré-adolescence après 75 ans.
Les androgènes et la prostate
La prostate est un organe androgèno-dépendant qui nécessite des hormones mâles pour croître, maintenir ces fonctions mais aussi développer des maladies prostatiques telles que l’adénome ou le cancer. Tel que mentionné précédemment, les glandes prostatiques contiennent des récepteurs aux androgènes (AR). Dans les cellules prostatiques, la testostérone est transformée par une enzyme en dihydrotestostérone (DHT), androgène naturel le plus puissant de l’organisme masculin. Comparée à la testostérone, la capacité de la DHT à se lier au AR est 7 fois plus importante, augmentant d’autant son impact sur les différentes fonctions prostatiques mais aussi sur le développement potentiel de maladie. Ainsi, en présence d’un adénome prostatique, une des stratégiques thérapeutiques consiste à bloquer l’enzyme de conversion de la testostérone en DHT. Dans des situations plus graves, afin de ralentir ou même bloquer la progression d’un cancer de prostate, la castration chirurgicale ou médicale est une des options thérapeutiques possibles. En effet, au premier stade de la maladie, les cellules prostatiques cancéreuses ayant besoin des androgènes pour leur survie, la privation hormonale par castration les poussent vers la mort cellulaire.